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« ils ne pouvaient éviter de devenir la proie…, ont commencé par aiguiser, en forme de haches, ces cailloux durs, ces jades, ces pierres de foudre que l’on a cru tombées des nues et formées par le tonnerre, et qui, néanmoins, ne sont que les premiers monuments de l’art de l’homme dans l’état de pure nature ; il aura bientôt tiré du feu de ces mêmes cailloux, en les frappant les uns contre les autres ; il aura saisi la flamme des volcans ou profité du feu de leurs laves brûlantes pour le communiquer, pour se faire jour dans les forêts, car, avec le secours de ce puissant élément, il a nettoyé, assaini, purifié les terrains qu’il voulait habiter ; avec la hache de pierre il a tranché, coupé les arbres, menuisé le bois, façonné ses armes et les instruments de première nécessité, etc. »

Ce tableau des premiers établissements de l’homme à la surface de la terre est tracé avec beaucoup de grâce ; mais tout ce qui suit n’est qu’une élégante rêverie de l’auteur, qui exagère singulièrement l’effet des travaux de l’homme sur les climats. Ainsi il attribue la différence des climats de Paris et de Québec au déboisement de la France, à l’écoulement des eaux par des travaux de canalisation, à la culture, etc. (p. 420 :) « Rien ne paraît plus difficile, pour ne pas dire impossible, que de s’opposer au refroidissement successif de la terre et réchauffer la température d’un climat ; cependant l’homme le peut faire et l’a fait. Paris et Québec sont à peu près sous la même latitude et à la même élévation : sur le globe ; Paris serait donc aussi froid que Québec, si la France et toutes les contrées qui l’avoisinent étaient aussi dépourvues d’hommes, aussi couvertes de bois, aussi baignées par les eaux que le sont les terres voisines du Canada. »

Mais n’oublions pas que ce fut seulement 22 ans après que la théorie des lignes isothermes fut exposée par un autre savant qui, sans avoir le génie de Buffon, possédait plus de connaissances pratiques et surtout le grand avantage d’avoir beaucoup voyagé, observé et comparé.

Le phénomène de l’abaissement de la température par l’effet du rayonnement paraît aussi avoir été ignoré de Buffon, qui y