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et peut-être aussi quelques époques intermédiaires et subséquentes[1]. »

Mais en réalité nous voyons que, par rapport à nos connaissances actuelles, les dépôts que nous appelons intermédiaires, secondaires et tertiaires, c’est-à-dire la totalité de la série des terrains de sédiment, moins ceux de la période quaternaire, sont tous compris et sans distinction dans la troisième époque de Buffon. La quatrième n’est que l’intervalle supposé entre la troisième et la cinquième pour l’écoulement des eaux et la mise à sec des terres actuelles. La cinquième correspond évidemment à notre période quaternaire ou diluvienne, et la sixième en serait seulement la fin. Ainsi la distinction de ces époques repose sur des caractères essentiellement différents et non comparables pour chacune d’elles, car les unes représentent une certaine durée du temps et les autres des phénomènes physiques qui ont pu être instantanés.

Dans les notes à l’appui de ce premier exposé de ses vues, Buffon rapporte tout ce que l’on savait alors sur l’existence des débris de grands mammifères fossiles dans divers pays, sans négliger pour cela les restes d’animaux inférieurs. Ainsi il dit (p. 79) : « La connaissance de toutes les pétrifications dont on ne trouve plus les analogues vivants supposerait une étude longue et une comparaison réfléchie de toutes les espèces de

  1. Comme la plupart de ses prédécesseurs et comme beaucoup de ceux qui sont encore venus après lui, Buffon, malgré l’élévation de son esprit, se préoccupe beaucoup aussi des contradictions que semblent révéler l’observation directe des faits avec le texte de la Genèse, et il cherche à les concilier ainsi que déjà l’avaient suggéré de Maillet, Needham et sans doute d’autres encore. « Que pouvons-nous entendre, dit-il (p. 42), par les six jours que l’écrivain sacré nous désigne si précisément, en les comptant les uns après les autres, sinon six espaces de temps, six intervalles de durée ? Et ces intervalles de temps indiqués par le nom de jours, faute d’autres expressions, ne peuvent avoir aucun rapport avec nos jours actuels, puisqu’il s’est passé successivement trois de ces jours avant que le soleil ait été placé dans le ciel. Il n’est donc pas possible que ces jours fussent semblables aux nôtres, et l’interprète de Dieu semble l’indiquer assez en les comptant toujours du soir au matin, au lieu que les jours solaires doivent se compter du matin au soir. »