Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

découvrit beaucoup de fossiles entre les deux chaînes orientale et occidentale, depuis Montan jusqu’à San Felipe.

Les coquilles, dit-il dans un extrait de son journal de voyage qui a été publié longtemps après, mais que nous rapporterons ici, ne sont pas distribuées uniformément dans les couches, mais paraissent être accumulées en bancs dans les endroits où on les rencontre. Tels sont les environs de San-Felipe, à 5e 1/2 au sud, et les collines entre Guambos et Montan. À Montan même on les trouve associées à une immense quantité d’Huitres, et assez souvent avec des Ammonites de 8 à 10 pouces de diamètre. Ces couches coquillières ont été retrouvées le long de la chaîne par Miquipampa et Guolgajoc, vers Guamachuco, etc., jusqu’à Caxatambo, où l’on rencontre une immense quantité de coquilles à près de 1000 mètres de hauteur, puis suivent immédiatement les roches coquillières de Guanca-Velica et leur prolongement vers Cuzco.

Ce ne fut que plus de trente ans après ces découvertes que ces fossiles, recueillis et rapportés en Europe par Alex. de Humboldt, furent étudiés par un géologue non moins célèbre, mais mieux pénétré de l’importance des principes de la paléontologie stratigraphique. Ils permirent alors, comme nous le dirons, d’assigner leur âge véritable à ces grands systèmes de roches secondaires des Andes, et ils apportèrent, dans cette partie du globe, la première confirmation de la parfaite exactitude de ces principes.

De même que dans l’ancien continent, les fables qui se rattachent à des races de géants avaient pour origine, en Amérique, l’existence d’ossements de grands quadrupèdes ; et, pour la plupart des renseignements qui s’y rapportent, nous renverrons le lecteur à la Gigantologia espanola, du père Terrubia, dont nous avons parlé ci-dessus (p. 201). Ces croyances, suivant Cieça de Léon[1], qui écrivait en 1554, existaient surtout chez les habitants de Santa-Elena, au nord de Guayaquil, où, suivant un

  1. Chronica del Peru, cap. lii ; 1551.