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nous signalerons Playfair, qui a donné, en 1802, une Explication de la théorie de son maître, travail remarquable à beaucoup d’égards, et sur lequel nous nous arrêterons un instant[1].

Il rappelle d’abord que, suivant Hutton, « tous les strates de la terre, non-seulement ceux qui sont composés de chaux, mais encore tous ceux qui recouvrent les premiers, ont tiré leur origine de la mer, par la réunion du sable, du gravier, des coquilles, des coraux, des crustacés, des terres et des glaises mélangés ou séparés et accumulés. Telle est la conclusion générale qu’autorisent les apparences de la nature et qui est de la plus haute importance dans l’histoire naturelle de la terre. »

Plus loin, après avoir cité les coquilles fossiles trouvées en place dans la roche par D. Ulloa, près de la mine de mercure de Guanca-Velica au Pérou, à 2222 toises d’altitude, Playfair se demande (p. 106) si ce changement de niveau relatif de la terre et de l’eau doit être attribué à l’abaissement de la mer ou bien à l’élévation des strates eux-mêmes, et il se prononce pour cette dernière supposition. Les raisons qu’il en donne sont les plus plausibles, et il cite à l’appui le passage de de Saussure, relatif aux poudingues de Valorsine, puis il ajoute (p. 115) : « Rien de mieux fondé que ce raisonnement ; et, si son ingénieux auteur l’avait poursuivi plus systématiquement, il l’aurait conduit à une théorie des montagnes très-peu différente de celle que nous cherchons maintenant à expliquer. » Car s’il est prouvé que quelques lits, aujourd’hui verticaux, ont été formés horizontalement, il n’y a pas de raison pour ne pas adopter la même conclusion pour tous.

Quant au résumé le plus succinct et le plus explicite des idées de Hutton, son élève s’exprime ainsi (p. 8 et 391) : « Hutton, dit-il, attribue aux phénomènes de géologie un ordre semblable

  1. Explications sur la théorie de la terre, par Hutton, in-8. Édimbourg, 1802. Traduct. française par C. Basset, avec un Examen comparatif du système géologique fondé sur l’eau et sur le feu, par M. Murray, en réponse à l’explication précédente, in-8. Paris, 1815.