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des pentes de l’Altaï, a du entraîner ces animaux dans les parties basses des plaines de la Sibérie et jusque sur les bords de la mer Glaciale[1]. Pallas décrivit en même temps un crâne du même animal, trouvé au delà du lac Baïkal, non loin de la rivière Selenga.

Le nord de l’Asie, dit-il ailleurs[2], renferme une si prodigieuse quantité de grands mammifères que, depuis le Tanaïs jusqu’à la pointe du continent la plus voisine de l’Amérique, il n’y a presque pas un fleuve dans cet espace immense, sur les bords ou dans le lit duquel on n’ait trouvé et l’on ne trouve encore fréquemment des os d’Éléphant et de plusieurs autres animaux qui n’appartiennent pas à ces climats. Remarquons encore que dans toute cette étendue, et sous les diverses latitudes, depuis l’Oural, à l’ouest, et l’Altaï, au sud, il jusqu’aux plages de la mer Glaciale, toute la Sibérie est en quelque sorte jonchée de ces débris. L’ivoire le plus recherché pour ses qualités est celui qui se trouve dans les contrées voisines du cercle polaire et dans les régions situées à l’est, beaucoup plus froides que celles de l’Europe à latitude égale.

De la présence des poils, très-abondants surtout aux pieds et à la tête, Pallas[3] est porté à conclure que ces animaux pouvaient habiter sous un climat moins chaud que les Rhinocéros de nos jours, et la découverte, dont nous parlerons plus loin, d’Éléphant fossile ayant offert des particularités analogues, vient appuyer cette hypothèse.
Fossiles divers.

Quant aux débris organiques des roches plus anciennes, soit, calcaires, soit arénacèes ou argileuses, Pallas[4] les mentionne également avec soin. Tels sont les Bélemnites, les Ammonites, les Térébratules, les Tellines, les Chames, les Mytilus et des crustacés aux environs de Moscou, à Koroshovo, ceux de Valadimir,

  1. Nouv. comm. de l’Acad. i. de Saint-Petersbourg, vol. XVII, p. 590, 1775. — Voyages, etc., vol. V. p. 215. ─ Voy. aussi : Patrin, Hist. natur. des minéraux, vol. V, p. 391.
  2. Mem. de l’Acad. de Saint-Pétersbourg, 1772, p. 576.
  3. Nouv. comm. de l’Acad. i. de Saint-Petersbourg, vol. XVII, p. 586.
  4. Voyages, etc., vol. I, p. 21-214, passim ; ─ vol. II, p. 310-313.