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dans toutes aussi, est l’argument fondamental, c’est que nos continents sont d’une très-grande antiquité. Cette idée n’est point venue des faits, mais comme une hypothèse nécessaire à d’autres hypothèses. » Nous n’avons point besoin, on le comprend, de discuter de pareilles assertions, que nous ne citons que pour montrer combien peu le temps avait rectifié les premières opinions de l’auteur.

Il distingue seulement parmi les corps organisés fossiles ceux qui sont anciens de ceux qui sont modernes ou ensevelis dans les couches superficielles, semblables aux animaux actuels, et tout prouve, suivant lui, que la mer a abandonné les terres dans une seule révolution, depuis laquelle elle n’a plus changé sensiblement de niveau. « Cette circonstance est si évidente, ajoute-t-il, que M. de Dolomieu s’étonne qu’on ne l’ait pas reconnue plutôt, puisqu’on peut la lire partout sur nos continents. » Mais ce qui nous semble beaucoup plus évident encore, c’est que de Luc n’avait fait qu’une étude très-superficielle des pays qu’il avait parcourus. Comme la plupart de ses contemporains qui avaient le plus voyagé, il n’avait aucune base d’observation, aucun principe pour se guider, aucune méthode pour classer et coordonner les faits. Il ne voit presque partout que ce que nous appelons aujourd’hui les dépôts de transport diluviens, lesquels ne sont nullement d’origine marine, comme il le croit, et le reste, c’est-à-dire le domaine de la géologie presque entier, est relégué par lui dans un vaste inconnu.

En outre, les quelques idées justes qu’on rencontre se trouvent encore faussées dans ses conclusions par cette introduction malheureuse d’éléments théologiques complètement étrangers à la science, de sorte que, de toute cette argumentation si compliquée et de ce luxe de raisonnements accumulés sur chaque sujet, on voit à regret qu’il ne reste absolument rien d’utile à retenir. (Page 58.) « Il faut étudier, continue-t-il, les couches pierreuses placées sous ces couches meubles, celles dont nous venons de parler, et c’est d’après cette considération et l’ensemble des faits que nous nous trouvons d’accord, entre autres MM. de la Métherie, de Saussure, de Dolomieu, Pini et