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massif sur lequel il ne tarda pas à diriger plus particulièrement les recherches dont nous allons nous occuper.
Massif du Mont-Blanc

Lors de ses premières excursions, en 1760 et 1761, la cime du Mont-Blanc était encore regardée comme inaccessible, et ce ne fut qu’en 1775 et 1783 que des guides du pays tentèrent, mais sans succès, l’ascension, en partant de la vallée de Chamouni et se dirigeant par la montagne de la Côte[1]. Vers le milieu de septembre de 1785, de Saussure et Bourrit essayèrent d’y arriver en partant de Bonnassey, et se dirigèrent en conséquence par l’aiguille du Goûté ; mais, après s’être élevés à 1935 toises, l’accumulation de neiges récentes les empêcha de pousser plus avant. L’année suivante, dès le mois de juin, ils renouvelèrent cette tentative sans plus de succès[2], et l’attention se reporta de nouveau vers la montagne de la Côte. Jacques Balmat, guide expérimenté, découvrit à cette époque la véritable direction à suivre, et le médecin Paccard ayant eu la même idée, ils se réunirent et parvinrent au sommet de la montagne au mois d’août 1786. Ce fut le 1er oût de l’année suivante que de Saussure, accompagné de dix-huit guides portant des instruments de physique et tout ce qu’il fallait pour camper plusieurs jours au milieu des neiges perpétuelles, put enfin réaliser le rêve de sa jeunesse.

Les roches rencontrées dans les deux premières journées de cette périlleuse entreprise, et qui percent çà et la les glaces et les plaques de neige, sont des schistes amphiboliques et feldspathiques, des granites veinés et d’autres roches syénitiques, avec plombagine, quartz et mica, des roches stéatiteuses ou granitoïdes, renfermant des nodules de quartz et presque verticales, enfin des schistes ardoises de teinte foncée. Au dôme du Goùté, la pierre était couverte de bulles vitreuses d’une teinte verte sur les cristaux d’amphibole, blanche sur ceux de feldspath, dénotant l’action de la foudre dans ces hautes régions (p. 164). Dans la troisième journée, de Saussure reconnut que

  1. Voyage dans les Alpes, vol. II, p. 550.
  2. Ibid., vol. IV, p. 141.