Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courants marins, et que les chaînes se seraient formées sous la mer, telles que nous les voyons aujourd’hui. Lorsqu’il écrivait cette relation de son premier voyage, notre savant guide n’était donc pas encore au-dessus des spéculations les plus étranges du xviie et de la première moitié du xviiie siècle.

(P. 528.) Les grès et les poudingues s’observent toujours, dit-il, à la séparation des couches primitives et secondaires, et il en est de même entre celles-ci et les tertiaires ; d’où il conclut que « tous les grands changements dans les causes génératrices des montagnes furent précédés par des secousses du globe, qui réduisirent en fragments plus ou moins grossiers différentes parties des montagnes qui existaient alors ; que ces fragments furent déposés par couches sur la surface de ces montagnes dans un ordre relatif à leur pesanteur ; que là des sucs de différente nature les agglutinèrent et les convertirent en grès ou en poudingues ; qu’ensuite de nouveaux dépôts ou de nouvelles cristallisations produisirent de nouvelles couches, qui, par le changement arrivé dans les causes génératrices des montagnes, se trouvèrent être d’une nature différente des premières et formèrent de nouveaux genres de montagnes. Ces bancs de sable et de débris, interposés entre les dernières couches primitives et les premières secondaires, n’empêchent pas qu’en général il n’y ait une liaison marquée et des transitions nuancées entre ces deux ordres de montagnes. »

(P. 533.) Les filons de granite observés dans des roches feuilletées y auraient été déposés par des eaux venant d’en haut. C’est, on le voit, la théorie des filons métallifères telle que la professait alors Werner, appliquée au granite dont les éléments se trouvaient en dissolution dans l’eau d’infiltration qui descendait des hautes chaînes. « Que faudrait-il donc encore, se demande alors l’auteur (p. 536), pour qu’il fût indubitable que les montagnes de granite aient été réellement formées dans l’ancien Océan ? »

Il faudrait, continue-t-il, que les granites fussent disposés par couches et qu’ils renfermassent des vestiges des habitants,