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plans comme étant ceux des cristaux ou des indications du clivage ? mais de Saussure avait trop de bon sens pour pousser la conséquence jusque-là.

(P. 430.) Il remarque, vers le fond de la vallée de Chamouni, la présence du gypse, de bancs calcaires et d’ardoises, appliqués contre la base du Mont-Blanc et des autres montagnes de la chaîne, mais sans qu’ils pénètrent au cœur des massifs primitifs. Il étudie ensuite les glaciers et passe aux montagnes des environs de Valorsine. Son ascension du Buet et sa description du panorama qu’on a sous les yeux, lorsqu’on est à son sommet, ont un vif intérêt. La montagne est particulièrement composée de calcaires gris noirâtre et sableux, d’ardoises noires, pesantes, de bancs de grès, de calcaires très-minces alternants, etc. Il détermina barométriquement son altitude, qui se trouva être de 1578 toises 1 2, et Pictet, qui l’accompagnait, ayant pu prendre l’angle de hauteur de la cime du Mont-Blanc, qu’il trouva de 4°, 21′, 30″, en déduisit l’élévation de cette dernière montagne de 2238 toises au-dessus du lac ou 2426 au-dessus de la mer.

De ce point, comme d’un observatoire, de Saussure put embrasser un immense horizon et saisir les caractères généraux des chaînes centrales (p. 503). Le granite qui les forme toutes est pour lui stratifié ou disposé par grands feuillets, plus ou moins verticaux, surtout dans l’axe même des crêtes. Ceux des flancs, inclinés, s’appuient contre les précédents et sont rarement renversés en sens contraire. Les plans des feuillets sont parallèles entre eux et à la direction générale de la chaîne dont ils font partie. Ici la direction commune est N.-E., S.-O. Quant aux montagnes secondaires, composées d’ardoises et de calcaires, lorsqu’elles s’appuient contre les primitives, elles sont aussi divisées en grands feuillets, presque verticaux, se terminant par des pyramides.

(P. 511.) Il faudrait, suivant l’auteur, chercher, dans la direction des plans des couches inclinées, la clef de la théorie de la terre relativement à la direction des courants de l’ancien Océan dans lequel les montagnes ont été formées. Il s’ensuit que, la direction des couches et des chaînes résulterait de celle des