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chons dans l’œuvre de Baudelaire, miroir pathétique de sa vie. Portée par une mélodie, voluptueuse et grave à la fois comme certains registres d’orgue, sa voix nous parle sur le ton de la confidence, mais d’une confidence qui nous pousse sans cesse à sortir de nous-mêmes. C’est dans ce sentiment que nous célébrons, même en pleine guerre, l’anniversaire du poète en qui ses contemporains ne virent d’abord qu’un roué ou qu’un dandy. Sans doute serait-il absurde d’en faire maintenant un saint. Mais nous sommes nombreux à le considérer comme une façon de héros, un héros du drame intérieur dont il a connu l’angoisse et dit la grandeur.