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PLAIDOYER CONTRE CONON.


Si je jure selon la vérité, puissé-je être comblé de biens , n’être jamais exposé à souffrir de pareils outrages ! au contraire, si je me parjure, puissions-nous périr moi et tous ceux qui sont nés de moi , ou qui en pourront uaîlrel Mais je ne me parjure pas, je le proteste, en dépit de Conon.

Vous seriez animés , ô Athéniens , contre quiconque vous eût traités d une manière aussi atroce que je l’ai été ; je vous prie donc, si je vous ai fourni les meilleures preuves, si je les ai confirmées par un serment, je vous prie de sévir contre Conon , par lequel j’ai été outragé. TVe regardez , je vous conjure, ne regardez comme délit privé aucune de ces insultes qui peuvent être faites à tout citoyen ; mais protégez celui qui en a été Tobjet ; détestez ces hommes qui , avant le crime , sont audacieux et téméraires, et qui, au moment de subir la peine, sont fourbes et impudens, ne s’embarrassent ni de l’honneur, ni des usages, de rien, en un mot, pourvu qu’ils échappent.

Conon vous suppliera et versera des larmes ; mais considérez lequel de nous deux serait plus digne de compassion, ou moi, si après avoir essuyé les outrages de Conon, j’étais outragé de nouveau en n’obtenant pas justice ; ou Conon, s’il subit la peine qu’il mérite. Considérez s’il est utile à chacun de vous, qu’il soit permis de frapper et d’insulter les citoyens ; je ne le pense pas. Or, si vous renvoyez Conon absous, vous multiplierez