sèment avoir vu Conon me frapper, me dépouiller,
m’accabler de toutes sortes d’outrages, η auraient
pas voulu témoigner comme ils ont fait, s’ils n’eussent
vu ce qu’ils attestent ; eux qui m’étaient inconnus,
et qui se sont trouvés là par hasard. Pour
moi, si je n’eusse été réellement maltraité par Conon ,
aurais-je négligé de poursuivre ceux par lesquels
ils avouent eux-mêmes que j’ai été frappé,
pour attaquer celui qui ne m’aurait pas même touché ? Pourquoi l’aurais-je fait ? quel eût îté mon
motif ? Mais j’attaque, je cite, je poursuis en justice
celui qui m’a frappé le premier, celui qui m’a
le plus outragé. Mes raisons sont évidentes et sensibles ;
au lieu que, si Conon n’eût pas produit de
témoins, il n’eût pu rien dire pour sa défense, il
eût pu èlre condamné sur-le-champ, sans être entendu.
Il n’est que trop probable que ses témoins,
qui sont ses compagnons de débauche, associés à
tous ses désordres, ont rendu en sa faveur un faux
témoignage. Or, si on n’a plus d’égard a la vérité,
dès qu’une fois des audacieux s’armeront d’effronterie,
et feront ouvertement des dépositions fausses,
η est ce pas un abus déplorable ?
Dira-t-on qu’ils ne sont pas tels que je les annonce ? mais vous connaissez, je pense, pour la plupart, Diolime, Archébiade, Chérétime le chauve. On les voit pendant le jour prendre un air sévère ? afficher la simplicité lacédémonienne dans leur chaussure et dans leurs habits ; et lorsqu’ils se