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PLAIDOYER CONTRE CONON.


l’exemptât de toute punition, on pourrait adoucir la peine qu’il mériterait rigoureusement. Mais un homme, qui, âgé de plus de cinquante ans, se trouve avec des jeunes gens, avec ses fils [4], et qui, loin de les détourner et de les contenir, est lui-même à leur tête, se montre le plus audacieux de tous, quelle peine ne mérite-l-il pas ? La mortj suivant moi, serait une punition trop douce. Car, je le demande, quand il n’eût rien fait lui-même, que seulement Ctésias se fût porté en sa présence aux excès dont je me plains, ne devrait-il pas toujours encourir votre indignation ? En efiet, s’il élève assez mal ses enfans, pour qu’ils ne craignent ni ne rougissent de commettre devant lui des fautes pour lesquelles il y a peine de mort, comment doit —il être traité ? Pour moi, il me semble que leur conduite est une preuve qu’il n’a eu lui-même nul égard pour son père. Oui, sans doule, s’il eût honoré et respecté son père, il exigerait de ses enfans de l’honneur et du respect. Greffier, prenez la loi qiû concerne les outrages, et celle qui est portée contre les brigands ; on verra que Conon pourrait être poursuivi comme coupable aux termes des deux lois.

On Ut les lois.

D’après ses violences, Conon pourrait donc être poursuivi comme coupable aux termes de ces deux lois : il m’a outragé, il m’a dépouillé. Si je n’ai