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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

520 nABANGUE CONTRE MIDÎAS.

doute , que vous ne pouvez tous exercer en même tems cette fonction , et que d’ailleurs la main d’un seul homme ne pourrait vous frapper tous à la fois. Lorsqu’un citoyen insulté n’obtient pas réparation, chacun doit s’attendre à être l’objot de la première insulte. Il ne faut donc pas être indifférent sur de pareils délits, ni attendre que la violence arrive jusqu’à soi, mais la prévenir du plus loin qu’il est possible. Midias me hait ; un autre peut haïr chacun de ceux qui m’écoutent : souffrirez-vous donc que votre ennemi, quel qu’il puisse être, ait le pouvoir de vous traiter aussi outrageusement que m’a traité Midias ? je ne le pense pas. Et moi, ô Athéniens, serais-je abandonné à la merci d’un homme ?

Faites cette réflexion : tout-à-l’heure , dès que la séance sera levée, chacun de vous s’en retournera dans sa maison , l’un plus tôt , l’autre plus tard , avec la plus grande sécurité, sans regarder autour de soi, soit qu’il rencontre un ami ou un ennemi , un citoyen du commun ou un citoyen puissant, un homme fort ou un homme faible ; en un mot, sans éprouver la moindre inquiétude. Pourquoi ? c’est que, rempli d’assurance , et plein de la confiance qu’inspire une sage police, il est intimement persuadé qu’il ne sera attaqué, insulté, frappé par personne. Et vous ne m’accorderez pas , avant de quitter le tribunal , la sûreté qui vous accompagnera en retournant chez vous ! Après les outrages