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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 29 1

riclide , cet excellent citoyen , il fut condamné , pour avoir chassé lui-même du théâtre, avec violence, un étranger qui s’y était emparé d’une place* L’accusateur s’appuyait d’une raison qui parut solide. Si je m’étais emparé d’une place au théâtre , disait-il au pore de Chariclide ; si, comme vous dites , je n’observais pas les ordonnances , que pouviez-vous légitimement , vous et l’archonte ? charger vos officiers de me chasser, et non me frapper vous-même ; m’impo^er une amende, si je faisais résistance ; fa ire tout, plutôt que de mettre la main sur moi, les lois défendant, sous les peines les plus grièves, de frapper personne. Voilà ce que disait l’oiFensé. Le peuple condamna l’accusé, qui mourut avant que de comparaître devant d’autres juges [56].

Condamné par tout le peuple, pour avoir violé la sainteté dune fête, un particulier fut encore traduit devant votre tribunal, et vous prononçâtes contre lui peine de mort : je parle de Ctésiclès. Et quelle fut la cause de sa condamnation ? il célébrait les Bacchanales armé d’un fouet ; étant ivre , il en frappa un de ses ennemis. On jngea qu’avec l’intention de l’outrager, il s’était servi du prétexte de la fête et de l’ivresse, pour traiter en esclaves des hommes libres.

Tout le monde, je n’en doute pas, trouvera la conduite de Midias beaucoup moins excusable que celle de ces hommes, dont les uns ont été pu-