Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/249

Cette page n’a pas encore été corrigée
239
Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS* 200

de meurtre des plus fausses et des plus calomnieuses , comme l’événement l’a prouvé ; il ma accusé d’avoir abandonné mon poste, lui qui a abandonné trois fois le sien en trois occasions différentes ; il m’a reproché les troubles de l’Eubéc ( j’avais presque oublié cet article ) , troubles dont Plutarque [)8], son hôte et son ami, était l’auteur, et dont il voulait me charger avant que la chose fut connue ; enfin, lorsque je fus nommé sénateur par le sort , il m’attaquait dans l’examen qui doit confirmer l’élection. Ma situation était cruelle : loin d’obtenir réparation des insultes qui m’avaient été faites, je courais risque d’être puni pour des crimes qui m’étaient étrangers. Persécuté , outragé d’une manière aussi indigne , quoique je ne sois pas absolument abandonné et tout-à-fait sans ressource, je ne sais encore comment réussir contre Midias. Le dirai-je. Athéniens ! nous autres citoyens pauvres, nous ne jouissons pas des mêmes droits et des mêmes privilèges que les riches ; non, nous n’en jouissons pas : on leur accorde tous les délais qu’ils souhaitent pour comparaître en justice , et leurs injures ne parviennent devant vos tribunaux que déjà vieilles et presque oubliées ; nous, au contraire, pour la moindre faute, nous sommes jugés sur-le-champ. Ils ont à leurs ordres des témoins et des solliciteurs toujours prêts à les servir contre nous, et vous voyez que quelques-uns refusent de déposer pour moi selon la vérité. Peut-on parler