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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

a 2/^ HARANGUE CONTRE MIDIAS.

■voyant sa proposition rejelée, il nous a fait des menaces et s’est retiré. Nous savons, enfin, que c’est uniquement parce que Straton a refusé d’accéder à sa demande, qu’il l’a fait condamner et diffamer contre toute justice.

Lisez maintenant la loi concernant les arbitres. Loi,

Si des citoyens , dans des démêlés particuliers , veulent choisir un arbitre, ils pourront prendre celui qu’ils voudront. Quand ils l’auront choisi de concert , ils s’en tiendront à ce qu’il aura décide , et ne pourront porter leurs plaintes à un autre tribunal. La sentence de l’arbitre aura force de jugement, et sera irrévocable.

Faites paraître maintenant l’infortuné Straton : il lui sera du moins permis de se présenter. Ce malheureux est pauvre , ô Athéniens , mais il est honnête : c’est un de vos compatriotes ; il a servi pour vous avec zèle dans sa jeunesse, et ne s’est rendu coupable d’aucun crime. Le voici devant vous en silence, privé non-seulement des droit» communs à tous les citoyens , mais encore de la liberté de parler, et de déplorer ses maux : il ne peut même se plaindre devant vous de l’arrêt qui le condamne. C’est sa pauvreté, son abandon, son obscurité ; c’est Midias , c’est la richesse et la fierté de Midias, qui l’ont réduit a cet état. Si, au mépris des lois , il eût réformé sa sentence en