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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

2θδ HARANGUE CONTRE HIDIAS.

la vérité, â ceux qui la souiTrent ou â ceux qui la voient.

Au nom de Jupiter et des autres Dieux, voyez combien je devais être plus animé contre Midias, que ne Tétait Évéon contre le Béotien auquel il a donné la mort. Lvéon a été frappé par un ami, et par un ami qui était ivre , devant six ou sept personnes, aussi ses amis, qui, ensuite, auraient loué sa modération , s’il avait su se contenir, et blâmé la violence de son adversaire. D’ailleurs , il était venu à un repas et dans une m^iison où il pouvait se dispenser d’aller. J’ai été frappé, moi, le matin, par un ennemi à jeun , qui n’était pas écbauffé par le vin, qui avait intention de m’insulter ; j’ai été frappé en présence d’une multitude de citoyens et d’étrangers , dans un lieu sacré , où , en qualité de chorége , j’étais obligé de me rendre. J’admire la sagesse , ou plutôt le bonheur qui me retint alors, et qui m’empêcha de me porter à quelque extrémité. Cependant, comme Évéon avait essuyé une insulte , je l’excuse volontiers lui et tous ceux qui repoussent un outrage ; et il me semble que plusieurs des juges furent alors dans ces sentimens. Car, on dit qu’il ne manqua à Évéon qu’une voix pour être absous , quoiqu’il n’eut versé aucune larme, qu’il n’eût supplié aucun des juges, qu’il n’eût fait auprès d’eux aucune démarche. Etablissons donc, pour certain, que ceux ψ^^ lui ont été contraires , l’ont condamné , non pour avoir tiré