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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

1 73 HARANGUE CONTRE MIDïAS.

ne pas écouter de pareils discours, et de punir Finsolent cité devant eux. Ne lui permeltez donc point de dire que la loi m’autorise à le poursuivre dans la forme selon laquelle on poursuit l’auteur d’une insulte ; oui, elle nci’y autorise ; mais Midias doit montrer, ou qu’il n’a pas fait ce dont je l’accuse, ou qu’en le faisant, il n’a pas violé la sainteté de la fête ; c’est là sur quoi je l’ai accusé devant le peuple ; c’est là sur quoi vous allez prononcer. Si , n’usant pas du privilège d’une action ordinaire, et cédant à la république la réparation de l’olTense qui m’a été faite , j’attaque Midias selon la forme qui ne me procure aucune réparation pécuniaire ; loin que cette conduite doive me faire tort, il faut m’en tenir compte.

Je sais aussi qu’il répétera sans cesse : Ne me livrez pas à Démoslhène ; ne me perdez pas à creuse de Démosthène ; me ferez-vous périr parce que nous sommes ennemis ? Je sais qu’il affectera de répéter ces paroles , afin de me rendre odieux. Mais il n’en est pas comme il le dit ; il s’en faut bien. Non, ce n’est jamais à celui qui accuse, que vous livrez le coupable. Quand un citoyen est offensé , ce n’est pas la peine à laquelle il conclut contre l’offenseur, que vous infligez ; vous avez, au contraire, établi des lois qui ont précédé l’offense, avant de connaître l’offenseur ou l’offensé. Et que font ces lois ? Elles promettent de donner à tout citoyen attaqué le droit de poursuivie celui qui