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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 1^1

Voici un premier moyen qu’il emploiera certainement ; je l’ai su de quelques-uns auxquels il s’en est ouvert. Il dira que , quand même j’aurais éprouvé, de sa part, les mauvais traitemens dont je me plains , je devais le poursuivre en justice ordinaire. Il a brisé des couronnes d’or, déchiré une robe , inquiété ma troupe , et m’a frappé moi-même : eh bien 1 je devais l’attaquer par les voies accoutumées, comme ayant causé du dommage ou fait une insulte ; mais non pas, certes, le poursuivre par une voie extraordinaire , et conclure envers l’état à une peine pécuniaire ou corporelle. Pour moi, je suis persuadé d’une chose, et vous devez. Athéniens, en être persuadés vous-mêmes, que, si je l’eusse poursuivi en justice ordinaire, il aurait aussitôt changé de langage. Quand les plaintes seraient fondées, aurait-il dit, c’est devant le peuple qu’il aurait ftdlu me traduire, et me faire condamner sur-le-champ à une peine. Car enfin , aurait-il ajouté, la troupe était formée au nom de la république, tout l’habillement était préparé pour la fétc, l’offensé était chorége. Pourquoi donc n’avoir pas préféré la poursuite ordonnée, par la loi, contre les violateurs de la fête ? Voilà ce qu’il aurait dit, je n’en doute pas. En effet, c’est l’usage d’un coupable accusé , de décliner la forme selon laquelle on veut le faire punir, et de prétendre que ce n’est point de telle manière qu’on devait l’attaquer ; c’est le devoir de juges raisonnables de