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SOMMAIRE.


tion. Il oppose la retenue de plusieurs citoyens, dont des motifs de rivalité auraient pu excuser les violences, à l’insolence de Midias, qui n’avait aucun de ces motifs ; il rapporte plusieurs exemples pour montrer que l'insulle a souvent eu des suites très-fâcheuses. Instruit des excès qu’elle a fait commettre quelquefois à ceux qui étaient insultés, on doit estimer davantage sa modération, on doit le récompenser en le vengeant au nom des lois qu’il réclame. Mais quelle était la cause de la haine que Midias portait à Démosthène ? ce sont d’anciennes injures de la part de Midias lui-même, pour lesquelles notre orateur lui a intenté procès. Il expose fort au long ces injures, et toutes ses menées criminelles dans ce procès, pour échapper au jugement et à la peine. Il gémit sur le sort d’un nommé Straton, qui avait été leur arbitre, et que Midias avait fait diffamer, parce qu’il l’avait condamné par défaut : il anime les juges contre lui, et les excite à le condamner, sans égard pour ses richesses qu’on doit lui ôter, comme la seule cause de son insolence ; il ne mérite aucune compassion, puisqu’il n’en a pour personne ; on doit le traiter comme il traite les autres.

Avant de passer à la seconde partie, Démosthène cite d’autres traits de méchanceté de Midias à son égard : il insiste sur ce que, dernièrement, il avait voulu le faire passer pour meurtrier de Nicomède, tué par Aristarque. Il s’élève avec force et avec véhémence contre cette imputation calomnieuse ; il lui reproche d’avoir poursuivi lui-même, uniquement pour lui faire de la peine, Aristarque, qui pouvait être coupable, mais qu’il ne devait pas attaquer, l'ayant traité comme ami ; il cxhorte les juges, par leur propre intérêt, à ne pas laisser impunies de pareilles injures ; il fait une récapitulation vive de tous les excès de Midias à son égard, montre toute l'énormité de ses fautes,


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