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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

thide, fils d’Antiphane, de Phréare ; Démocrate, fils de Sophile, de Phlyes ; Calleschre, fils de Diotime, de Cothoce.

Voilà, dans la réalité, quels furent le principe et le fondement de la réconciliation d’Athènes et de Thèbes, ces deux villes que nos traîtres avaient portées d’abord à la haine, aux inimitiés et à la défiance. Ce décret éloigna le péril qui enveloppait la république, et le dissipa comme un nuage. Un bon patriote devait donc, s’il trouvait un parti meilleur, en faire part alors à ses concitoyens, et non blâmer à présent celui qu’on a pris. Le ministre et le calomniateur, différens en tout le reste, diffèrent sur-tout en ce que l’un donne son avis avant les événemens, qu’il se livre à la discrétion de la fortune, des conjonctures, de ceux mêmes qu’il persuade, de quiconque veut le juger ; tandis que l’autre, qui a gardé le silence quand il fallait prendre la parole, se déchaîne après coup contre les événemens fâcheux. C’était donc alors, je le répète, pour un bon patriote et pour un homme équitable, l’unique tems de parler.

Pour moi, je porte la confiance jusqu’à dire que, si l’on peut montrer aujourd’hui qu’il y avait un parti meilleur, ou même un autre parti à prendre que celui que j’embrassai, je m’avoue coupable. Oui, si l’on découvre à présent quelque projet dont l’exécution alors eût été plus avantageuse, j’ai dû le connaître, j’en conviens ; mais s’il n’y