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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

trop ordinaire, lorsque les anciennes lois subsistaient. Le mal venait de la pauvreté des contribuables, dont plusieurs se trouvaient souvent hors d’état de payer leur taxe. Pour remédier à ces abus, je transportai, des pauvres sur les riches, les frais de l’armement ; et par-là tout se passa dans l’ordre.

Je mérite donc des éloges pour avoir suivi constamment un système politique qui a procuré à l’état de la gloire, des honneurs et de la puissance ; pour n’avoir déshonoré mon administration par aucun trait de jalousie, de ressentiment, ni de malignité ; pour ne m’être permis rien de honteux, ni d’indigne des Athéniens. El ma conduite ne se démentit jamais, soit dans les affaires de la république, soit dans celles de la Grèce. Dans les affaires de la république, j’ai estimé les droits du peuple plus que la faveur des riches ; dans celles de la Grèce, j’ai préféré aux dons et à l’amitié de Philippe les intérêts de tous les Grecs.

Il me reste, je crois, maintenant à parler de la proclamation et des comptes[1] ; car il me semble qu’il est assez prouvé, jusqu’ici, que j’ai toujours bien servi la république, et que je ne cesse d’être zélé pour elle : j’omets néanmoins les plus importans de mes services, persuadé qu’il est tems de répondre à ce qui concerne l’infraction des lois, et que, même en taisant le reste de mes actions

  1. Voyez, dans le Sommaire, les réflexions que nous avons faites sur cet endroit du discours.