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SOMMAIRE DES DEUX HARANGUES.


l’idée la plus précise qu’on en puisse donner, comme une longue exposition de tout le ministère de Démoslhène, coupée par l’article de la proclamation et des comptes, par des sorties violentes contre l’accusateur, et par des réilexions générales et particulières.

Avant que d’entrer en matière, il montre ( c’est une raison victorieuse par laquelle il renverse d’un seul coup toute l’accusation ; il y revient sans cesse dans sa harangue, et il la fait toujours reparaître sous une nouvelle face), il montre l’irrégularité du procédé d’Ëschine, qui ne l’a pas accusé lorsque les faits étaient récens, qui ne l’a pas empêché de nuire à la république ; enfin, qui accuse Ctésiphon à cause de lui et pour avoir occasion de satisfaire sa haine.

Il entreprend, après cela, d’exposer son ministère ; il remonte à la paix proposée par Philocrate. Ce n’est pas lui qui a déterminé les Athéniens à la paix : par rapport aux négociations et à la conclusion de la paix, c’est Philocrate et ses complices qui ont tout perdu. Démosthène a essayé, mais inutilement, de corriger les mauvais effets de leur perfidie : Ëschine, par ses faux rapports, au retour de son ambassade, a été la cause de la ruine des Phocéens et des alarmes d’Athènes. Philippe en paix faisait réellement la guerre aux Grecs par toutes les conquêtes qu’il faisait, par toutes les batteries qu’il disposait ; Démosthène prévoyait tousses desseins, il en avertissait tous les peuples : mais chez tous les peuples les magistrats et les ministres se laissaient corrompre. A ce sujet vient un fort beau lieu commun sur les traîtres, terminé par une sortie violente contre Ëschine, qu’il appelle, de l’aveu de tous les Athéniens, qui, parleurs cris, lui confirment ce nom, mercenaire aux gages de Philippe et d’Alexandre.

Il interrompt le récit de ses actions politiques pour f.tire lire l’acte d’accusation ; car tout ce qu’il a dit jusqu’à pré-