Page:D'Ornano - L'escompte du bonheur - nouvelle canadienne inédite, Album universel, 01 sept 1906.djvu/3

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

fait pour eux. Le genre de vie que l’ex-étudiant de Polytechnique avait mené à Montréal, inspiré par cette anomalie sociale, contribuait donc à augmenter l’amertume de ses intimes réflexion… En avait-il habité des maisons de pension, sombres ou gaies, de la grande ville cosmopolite ? Ne pouvait-il s’empêcher de penser, tant il comprenait combien les promiscuités de la métropole avaient défloré ses illusions d’éphèbe innocent. Certes, de braves gens vivaient sous les toits hospitaliers des “boarding houses”, mais, hélas ! trop près de pauvres hères sans scrupule, de piètres sires dégradés, de sottes pimbêches aux facies peinturlurés ?


Assis sur un tronc d’arbre, à quelques arpents d’un hôtel fashionable.

Assis sur un tronc d’arbre, à quelques arpents d’un hôtel fashionable des Laurentides, Raoul fouillait sa vie d’étudiant, si pleine d’idéal en son travail, si terre-à-terre en ses plaisirs. Honteux en son for intérieur, il se revoyait le béret sur l’oreille, ou le claque de soirée sous le bras, passant d’un salon ami en un