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Ce dernier se décida brusquement à convoler en justes noces. La perspective d’entrer en possession de l’héritage paternel l’engagea-t-elle à prendre femme ? Régularisait-il une liaison antérieure, ou reçut-il brusquement le coup de foudre ? Toutes questions auxquelles il serait difficile de répondre en connaissance de cause. Quoi qu’il en soit, Abel épousa dans l’Église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, le 1er  juillet 1649, une jeune orpheline, Marie Marcy, fille d’un marchand mercier Simon Marcy, et de Perrette Dufour. Les témoins étaient de petites gens de roture : Simon Bellanger, marchand, parent de sa grand’mère Espérance Bellanger, et deux bourgeois de Paris : Nicolas Guyot et Gervais Le Verrier. Cyrano n’assistait pas à la cérémonie. Ses relations avec son frère devaient être assez froides.

Le 11 juillet 1649 eut lieu par les soins des notaires Cartier et Quarré le partage, si longtemps attendu par les intéressés, de l’héritage paternel. Le total des biens, divisé en deux lots, comprenait 24 articles s’élevant à 21.344 livres 2 sols. Le premier lot, échu à Cyrano, de 10.450 livres environ, comprenait, entre autres articles, moitié des 2.000 livres tournois de rentes constituées par la ville de Paris au sieur de Mauvières moyennant 36.000 livres sur les Aides, évaluées seulement 12.000 livres, soit 1.000 livres tournois de rente, montant à 6.000 livres ; le second lot, échu à Abel, était de même valeur. On remarquera l’énorme moins-value — 66 p. 100 — des 2.000 livres de rente achetées en 1636.