Page:Cyrano de Bergerac - L autre monde ou Les états et empires de la lune et du soleil, nouv éd, 1932.djvu/373

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des Parisiens envers leur Roi, qui devoit éclater en mil six cent quarante-neuf (324) ; mais ne souhaitant pas tant de victimes, elle a fait naître quarante ans auparavant un homme assez ingrat, pour expier lui seul tous les fléaux qu’une Ville entière avoit mérités. Profitez donc, ô Peuple ! de ce miracle épouvantable ; et si la considération des flammes éternelles est un foible motif pour vous rendre sage, et pour vous empêcher de répandre votre fiel sur l’écarlate du Tabernacle, qu’au moins chacun de vous se retienne par la peur de devenir Scarron. Vous excuserez, s’il vous plaît Monsieur, ce petit tour de promenade, puisque vous n’ignorez pas que la charité Chrétienne nous oblige de courir au secours de nos semblables, qui sans l’apercevoir ont les pieds sur le bord d’un précipice, prêts à tomber dedans : Vous n’en avez pas besoin, vous qui vous êtes toujours tenu pendant les secousses de cet État fortement attaché au gros de l’arbre ; aussi est-ce un des motifs le plus considérable pour lequel je suis et serai toute ma vie, Monsieur, votre très humble, très obéissant et très affectionné serviteur, De Cyrano Bergerac.