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Et tous nos Généraux fidèles
Font chez nous plus de pénitents
Que vous ne faites de querelles.

Vous pensiez, faute de morceaux,
Mettre à nos jours de courtes bornes,
Mais depuis peu, chapons et veaux,
Bécasses, moutons, lapereaux,
Nous empêchent bien d’être mornes ;
Paris est fourni de pourceaux
Et crève de bêtes à cornes.

Cependant La Pomme du Pin,
La Chasse, L’Écharpe et La Coupe,
L’Aigle, Les Faisans, Le Dauphin,
Le Cormier et Le Gros Raisin (301)
Ont toujours depuis quelque troupe,
Confuse de voir que le vin
N’y reproche rien à la soupe.

C’est là que nous bénissons tous
Nos ressentiments légitimes ;
Que nous voyons, à deux genoux,
Les traits qu’Apollon contre vous
Décoche tous les jours en rimes,
Et qu’il s’y boit autant de coups
Que vous avez commis de crimes.

Mais c’est trop longtemps caqueter
De toutes parts le peuple aborde,
Qui sans doute vient d’arrêter
Qu’on ne devoit point le traiter
Sur à l’aide ! miséricorde !
Qui nous a fait souvent chanter :
Qu’on peut être pendu sans corde.

Mazarins, quel étrange ennui !
Voilà déjà qu’on me l’enlève.
Il n’a plus d’espoir ni d’appui.
Grès et leviers pleuvent sur lui,