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qu’en peu d’endroits. Et pour prouver encore cette cironalité universelle, vous n’avez qu’à considérer quand vous êtes blessé comment le sang accourt à la plaie. Vos docteurs disent qu’il est guidé par la prévoyante Nature qui veut secourir les parties débilitées : mais voilà de belles chimères, donc outre l’Âme et l’Esprit il y auroit encore en nous une troisième substance intellectuelle qui auroit ses fonctions et ses organes à part. C’est pourquoi je trouve bien plus probable de dire que ces petits animaux se sentant attaqués envoient chez leurs voisins demander du secours, et qu’étant arrivés de tous côtés, et le pays se trouvant incapable de tant de gens, ils meurent ou de faim, ou étouffent dans la presse. Cette mortalité arrive quand l’apostume est mûre ; car pour témoigner qu’alors ces animaux sont étouffés, c’est que la chair pourrie devient insensible ; que si bien souvent la saignée qu’on ordonne pour divertir (101) la fluxion, profite, c’est à cause que s’en étant perdu beaucoup par l’ouverture que ces petits animaux tâchoient de boucher, ils refusent d’assister leurs alliés, n’ayant que médiocrement la puissance de se défendre chacun chez soi (102). »

Il acheva ainsi, quand le second Philosophe s’aperçut que nos yeux assemblés sur les siens l’exhortoient de parler à son tour :

« Hommes, dit-il, vous voyant curieux d’apprendre à ce petit animal, notre semblable, quelque chose de la science que nous professons, je dicte maintenant un Traité que je serois bien aise de lui produire, à cause des lumières qu’il donne à l’intelligence de notre Physique, c’est l’explication de l’origine éternelle du Monde. Mais comme je suis empressé de faire travailler à mes soufflets, car demain sans remise la Ville part, vous pardonnerez au temps, avec promesse toutefois qu’aussitôt qu’elle sera arrivée où elle doit aller, je vous satisferai. »