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m’encourageait à lui révéler jusqu’aux moindres mouvements de mon cœur.

» Ma tante me voyait avec peine afficher chaque année un peu plus d’austérité dans mes discours. La jeunesse est si sévère ! je devenais de plus en plus tranchant dans mes jugements, sauvage dans mes habitudes. Son esprit n’avait presque aucune influence sur le mien. Elle sentait, sans se l’avouer, que ma carrière était manquée, et elle prévoyait pour moi les malheurs qu’entraîne dans le monde toute position peu naturelle.

» Un jour, après des années de silence, elle voulut savoir si j’avais jamais songé à la possibilité de me marier, et ce que je souhaiterais dans une femme. J’avais alors plus de vingt ans. Lorsque je lui eus