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tromper. Elle croyait qu’avec ma faiblesse je devais regretter plus qu’un autre cette vie incertaine, si commode pour les hommes à imagination ; elle répétait souvent que le vague de la destinée plaît aux esprits rêveurs et qui ne craignent que les partis irrévocables. Si elle avait lu dans mon cœur, elle aurait frémi en voyant combien elle était près et loin de la vérité.

» Oui, je tremblais à l’idée de fixer mon sort et de perdre toutes les chances que l’avenir offrait à mes rêveries passionnées. Mais ce n’était plus par absence de volonté que je redoutais ce moment : la passion est une force mal employée ; elle ressemble, il est vrai, à l’énergie de la fièvre ; mais