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avec personne, parce que j’avais cru impossible de conduire un autre à travers le labyrinthe de mon cœur ; et, tandis que les relations ordinaires cessent parce qu’on ne peut cacher le fond de son âme aux yeux d’un ami intime, si je n’avais point d’amis, c’est que je n’avais pu dévoiler à personne le mystère de la mienne.

» Jugez de la joie que je dus ressentir en me voyant connu, deviné, compris d’avance sur tous les points. Tout ce qui m’avait affligé, inquiété, enfin tous les inexplicables secrets de mon caractère, devenaient une source de jouissances, et c’est à mes premiers entretiens avec Mme de M**, c’est à son ingénieuse amitié que j’ai dû le libre exercice de mes facultés.