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Bram. Mais, s’étant mis debout, il l’entendit encore qui parlait à ses loups, et il comprit qu’on allait se remettre en marche. Il replia son sac de couchage et sa tente, les replaça sur le traîneau et, grattant une allumette, regarda sa montre. Il était un quart d’heure à peine après minuit.

Jusqu’à deux heures du matin, l’attelage avança en pleines ténèbres, toujours dans la direction de l’Ouest. Ensuite le ciel s’illumina d’étoiles, de plus en plus brillantes et nombreuses, et la plaine neigeuse s’éclaira au loin, comme la nuit où Philip s’était, pour la première fois, trouvé face à face avec Bram. Il continua à gratter de temps à autre des allumettes, afin d’interroger sa boussole et sa montre. À trois heures, la caravane rencontra un petit bois, ce qui surprit Philip. Ces quelques sapins rabougris, bousculés par le vent, ne couvraient pas plus d’une demi-acre. Mais ils annonçaient sans doute un bois plus important.

Au bout d’une heure en effet, après avoir remis le cap vers le Nord et continué à tracer son sillage sur le blanc Barren, le traîneau atteignit la lisière d’une forêt, encore clairsemée, mais qui, à mesure qu’on s’y enfonçait, poussait plus régulière, avec des arbres plus gros et plus drus. Après qu’on y eut marché huit à dix milles, l’aube, grise et morne, se leva et, soudain, une cabane apparut.

Le cœur de Philip commença à battre. Mais