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ces auxiliaires, Bram tenait une certitude de victoire. L’apparition, à trente pieds devant lui, de trois des animaux, dissipa, s’il en avait encore, les derniers doutes de Philip. C’étaient des géants de l’espèce et, tandis qu’ils le regardaient en grognant, il put voir la lueur blanche de leurs longs crocs s’ouvrir et se refermer. Un quatrième se joignit bientôt à eux. Puis, arrivant deux par deux, ils furent bientôt une vingtaine alignés en face de lui.

Ils étaient en proie à une vive agitation et poussaient des gémissements plaintifs, tandis que leurs mâchoires claquaient avec un bruit de castagnettes. Philip considéra les vingt paires d’yeux, dont les fulgurantes prunelles fixaient sa retraite, et eut un recul instinctif pour se dérober à ces regards. Il savait que c’était Bram qui les empêchait d’avancer, et pourtant il n’avait entendu aucune parole, aucun ordre.

Au même moment, une ombre, onduleuse comme un serpent, se déroula rapidement dans l’air, et le fouet, en peau de caribou, de Bram, fit claquer au-dessus des têtes de la horde, sa menaçante lanière, longue de vingt pieds. À cet avertissement, la bande s’écarta et la voix de Bram se fit de nouveau entendre.

« M’sieu ! le revolver — le couteau — ou je lâche les loups. »

Les mots étaient à peine sortis des lèvres de