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aussi, quelque chose comme le métallique bourdonnement d’une abeille[1].

Quand il eut terminé, et lorsque le piège d’or eut été soigneusement remis dans sa pochette, Philip se redressa soudain et prêta l’oreille avec attention.

D’autres sonorités se mêlaient à celles qui venaient des cieux. En une seconde il fut sur ses pieds, puis se faufila, à travers les broussailles, jusqu’à l’orée de la plaine blanche, à quelques yards de son feu.

Le son arrivait à lui d’une distance assez considérable, un mille environ, deux peut-être. C’était le hurlement des loups !

Nombre de fois, au cours de ces deux dernières années, Philip l’avait entendu déjà. Mais, jamais comme cette fois, il n’en avait été secoué. Il était en plein dans la direction du son et le sang s’était mis à bondir dans ses artères. Le temps d’un éclair, et tout lui revint de ce que lui avait conté Pierre Bréault. C’était ainsi que chassaient Bram et sa horde. Bram arrivait. Il n’y avait pas à en douter.

Il se hâta de regagner sa tente et, aux der-

  1. Il est curieux de rapprocher de cette « musique des cieux » que produit dans l’éther l’aurore boréale, le même phénomène atmosphérique qui, en Égypte, faisait, à l’aube du jour, chanter la statue de Memnon. (Note des Traducteurs.)