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rière l’attelage. La lune ne tarda pas à s’enfoncer sur l’horizon et, dans les ténèbres redevenues complètes, Philip, venant en aide aux chiens, lorsqu’ils étaient trop las et haletaient d’épuisement, tirait les traits en leur compagnie. De temps à autre, il allait vers Célie, lui assurait que tout allait bien.

L’aurore enfin se décida à paraître, puis le jour. Les ombres de la nuit s’évanouirent et les deux rives du fleuve se dessinèrent à nouveau, faiblement d’abord, puis avec une parfaite netteté.

À moins d’un mille, Philip, qui croyait les arbres complètement disparus à cette latitude, aperçut la bande noire d’une nouvelle forêt, qui, dans le désert blanc, produisait l’effet d’un grand doigt étendu vers l’Ouest. Près de la lisière des sapins était une cabane et, de cette cabane, une fumée élevait en l’air ses spirales.

Célie, appelant Philip, lui montra de la main la cabane et, d’une voix entrecoupée de sanglots, lui expliqua avec volubilité mille choses qu’il ne pouvait comprendre, mais dont la plus importante se devinait clairement. C’est là qu’Armin, le père de la jeune femme, devait se trouver si, comme Blake l’avait assuré, il n’était pas mort. Le but du hasardeux voyage était atteint.

Si grande était l’émotion de Célie que ses