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Il attacha à sa ceinture une des trois bourses, puis ramassa son gourdin et, après une hésitation, un des javelots. Il ne savait trop à quoi cette arme lui serait bonne. Mortelle à cent pas, dans la main d’un Kogmollock, il était incapable de la lancer à douze pas avec quelque justesse. Elle était trop mince, d’autre part, pour qu’il lui fût possible de s’en servir en guise de lance dans un corps à corps. Quoi qu’il en fût, Célie, à son imitation, ramassa un second javelot, prête à se battre aux côtés de son protecteur, au prochain combat. La main dans la main, ils repartirent à travers la forêt.

Les petits pieds de Célie, chaussés de mocassins deux fois trop larges pour eux, laissaient dans la neige de longues traînées. Elle marchait lourdement. Philip s’efforcait de repérer l’ancienne piste suivie par Bram et par lui, de reconnaître, à quelque indice, les endroits où il était déjà passé. De temps à autre il faisait halte, écoutant si, en arrière, rien ne venait.

Soudain, ils tombèrent sur des traces fraîches, laissées sur la neige par une piste qui coupait la leur à angle droit. Philip se baissa pour l’examiner et ne put retenir un cri. Les empreintes étaient celles de souliers à raquettes.

Or les Esquimaux ne font point usage de chaussures de cette sorte. Si le pied de l’un d’eux avait marqué cette trace, c’est qu’il portait les