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qu’un Kogmollock maintient par-derrière sa victime impuissante, un autre lui perce le cœur.

Immobilisé de la sorte, Philip entendit le commandement bref de l’Esquimau, ordonnant à son camarade d’arriver en toute hâte avec son couteau, et d’achever la besogne. Un grognement répondit.

En cet instant, Philip sentit, dans une poche voisine de sa ceinture, le petit revolver de Célie. Il le sortit vivement et, tordant son bras, à s’en démancher l’articulation du coude, il tira. Ce fut un coup de fortune. La fulguration de la poudre brûla le visage encapuchonné, aux lèvres épaisses, qui surplombait le sien. Les bras desserrèrent leur étreinte et Philip, roulant sur lui-même, sauta sur ses pieds.

L’autre Esquimau, rampant sur les mains et sur les genoux, la figure ensanglantée, n’était plus qu’à quatre pas de lui. Dans la neige, Philip aperçut son bâton. Il le ramassa et remit son revolver dans sa poche. Un simple coup, bien assené, et le combat était terminé.

Le tout n’avait pas demandé cinq minutes. Le sort avait été généreux envers Philip. Trois tas noirs gisaient sur la neige. C’était tout ce qui restait de ses ennemis, dont deux au moins étaient morts.

Il était encore à contempler ce magnifique résultat, et se tenait en garde contre une nouvelle