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CHAPITRE XVI

EN ATTENDANT L’AURORE


Après l’anéantissement et la désespérance des premières minutes, Philip, pliant les genoux, déposa Célie sur la neige, sous un grand sapin, auquel il l’adossa.

Il la borda soigneusement dans la peau d’ours, remerciant le ciel que la fourrure fût assez ample pour l’envelopper entièrement. La pensée immédiate lui était venue de retourner vers le brasier, afin de tenter d’arracher au feu ce qu’il pourrait. Lui-même était sans veste ni coiffure, et Célie !

Les loups n’étaient plus à craindre. S’ils n’avaient pas déjà pris la fuite vers les profondeurs de la forêt, Philip savait qu’ils ne l’attaqueraient pas devant le flamboiement de la cabane, car le feu est la chose que ces animaux redoutent par-dessus tout. Quant aux Esquimaux, peut-être la lumière de l’incendie les avait-elle ramenés de leur retraite. Mais c’était un risque nécessaire à affronter. C’est lui, Philip,