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âcre fumée, à travers laquelle on pouvait voir des dards de feu qui jaillissaient vers le plafond. Une des poutres qui la formaient commençait déjà à grésiller et la flamme dévorante courait le long du bois, avec un sourd ronflement. Philip, dont les sens s’étaient rapidement adaptés à la réalité, fut aussitôt sur ses pieds. Il n’y avait plus un millième de seconde à perdre.

À demi aveuglé par la fumée et les flammes, il bondit vers la chambre de Célie, qui venait elle aussi de se réveiller. Avant même qu’elle eût exactement compris ce qui se passait, il l’avait enveloppée dans une des lourdes peaux d’ours de Bram et l’emportait dans ses bras. La cabane, toute construite en sapin, brûlait comme une boîte d’allumettes ! Vingt hommes réunis n’auraient pu, maintenant, maîtriser le feu. La résine, le long de la porte, dégoulinait en sifflant, tandis que Philip, à travers le voile de fumée, cherchait le loquet.

L’ayant enfin découvert, il se trouva dehors, dans la neige et la nuit, avec son fardeau.

Par la porte ouverte, la tourmente s’engouffra derrière lui dans la cabane, exaspérant encore la fureur de l’incendie.

La chétive maison n’était plus qu’un brasier bouillonnant et rugissant, d’où montait une colonne de flammes, qui tendait vers le ciel ses gerbes d’étincelles. Pas avant qu’il n’eût franchi