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ou fragments de rêves, Célie était présente. Célie, qui était devenue sa femme. Tous deux vivaient sous un climat plus clément, loin de la neige épaisse et des noirs sapins du Northland. À travers les champs en fleur, ils s’en allaient, enlacés, cueillant des bouquets. Et voilà qu’un orage avait soudain éclaté. Ils avaient couru, pour s’abriter, vers une vieille grange abandonnée. Célie se serrait, tremblante, contre lui et, de la main, il caressait, pour la rassurer, ses blonds cheveux dorés. Tout à coup un éclair luisait, et la foudre éclatait sur eux. Ils se retrouvaient ensuite, à l’automne, en partie de campagne, avec d’autres jeunes gens, et s’amusaient à torréfier du maïs. Philip, dont les muqueuses nasales avaient été, de tout temps, particulièrement sensibles à la fumée, éternuait, éternuait, et Célie en riait, à gorge déployée. Il se sauvait, poursuivi par la maudite fumée, éternuant et suffoquant. Célie, toujours riant, courait après lui, et lui couvrait le visage de ses mains douces. Mais la fumée était tenace comme une diablesse et, rentré au logis, Philip la retrouvait jusque dans sa chambre à coucher. Pour s’en abriter, il enfouissait sa figure sous son traversin, de plus en plus suffoqué. En même temps, le fantôme de Célie s’était évanoui. Une fois encore, à demi étouffé, Philip éternua, et s’éveilla.

La cabane, effectivement, était pleine d’une