Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tendit l’oreille. C’étaient les loups qui hurlaient.

Philip reprit dans sa poche son petit atlas et en déplia sur la table la carte principale, qui était celle du Canada.

« Je vais vous expliquer, dit-il à Célie, d’où nous vient ce vent infernal. Regardez d’abord où nous sommes. Ici est notre cabane… »

Il fit un geste qui englobait les quatre murs de la pièce. Puis, avec le crayon de Célie, il marqua sur la carte un petit point noir.

« Et voici le Grand Barren, continua-t-il, en l’indiquant de la pointe de son crayon. Ici, en haut, regardez, c’est l’océan Arctique et, plus loin, par là, le Roes Welcome et la baie d’Hudson. C’est de là que part la tourmente, de là qu’elle arrive sur le Barren, où, durant cinq cents milles, elle ne trouve rien pour l’arrêter. »

Il poursuivit ses explications, dit comment les courants de l’air se roulaient mutuellement en tornades, pourquoi les nuages descendaient si bas, si bas, vers la terre, que les gens en étaient presque étouffés. Malgré toute sa bonne volonté, Célie ne pouvait rien comprendre à ce discours et ce qui l’occupait surtout, c’était le petit point noir marqué par Philip, et qui figurait la cabane.

Elle savait enfin où elle était et cherchait à s’orienter avec plus de précisions, à reconstituer l’itinéraire qu’elle avait suivi.

« Là ! Là ! » s’écria-t-elle soudain, en arrêtant