Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tuition féminine de Célie allait-elle, cette fois encore, briser la muette barrière qui était entre eux. Il la vit considérer longuement l’image, puis le bleu violacé de ses yeux s’éclairer d’une si pure et chaste lumière qu’il en fut comme submergé. Elle avait deviné en effet.

« Min fader, dit-elle tranquillement, en posant sur l’image le bout de son petit doigt. Min fader. »

Philip pensa presque qu’elle avait parlé anglais.

« Your father[1] ? > cria-t-il.

Elle fit, avec la tête, un signe affirmatif.

« Oo-ee min fader… » affirma-t-elle.

Un soupir de soulagement s’échappa de la poitrine de Philip.

« Le Seigneur en soit loué ! » dit-il.

Puis, presque aussitôt :

« Nous reste-t-il encore des cartouches ? Pan ! Pan ! Pan ! Je me sens d’humeur, avec ce petit revolver, à mettre à mal le monde entier. »

  1. « Votre père ? » (Note des Traducteurs.)