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« Recommençons nos études, et précisons le plus possible. »

Le bateau était parti de l’embouchure du fleuve Lena, en Sibérie, et avait longé la côte jusqu’à l’espace bleu indiquant l’océan, en face de l’Alaska. Là, le petit doigt s’arrêta et, avec un geste de désespoir, Célie fit comprendre à Philip qu’elle n’en savait pas plus sur la topographie de son voyage. Quelque part, sur cet espace bleu, le bateau avait touché au rivage américain.

Elle passa aux autres papiers, où étaient figurés de nombreux combats, dont Philip ne pouvait comprendre le sens exact et l’importance. En matière de conclusion, la jeune femme exécuta un dernier croquis où apparaissait un géant, accompagné d’une horde de bêtes. C’était le portrait de Bram et de ses loups. Et Philip comprit enfin pourquoi elle prétendait qu’il ne fût pas touché à un seul cheveu de l’homme-loup. Bram l’avait sauvée du sort malheureux que les petits dessins exprimaient en partie. C’était lui qui l’avait recueillie et amenée jusqu’à sa retraite cachée, et, pour une raison que les dessins étaient impuissants à expliquer, il l’y retenait captive.

Beaucoup de mystère subsistait encore dans l’histoire de Célie. Pourquoi était-elle allée en Sibérie ? Qui avait conduit son navire vers cette côte inhospitalière de l’Alaska ? Quels étaient