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fant. Philip lâcha les mains de Célie et fit glisser en arrière le verrou de bois, tandis que la main de l’homme-loup farfouillait dans la serrure.

Bram entra.

Indécis de ce qui allait advenir, Philip tendit ses muscles, prêt à toute éventualité. Mais Bram, à son grand étonnement, semblait parfaitement indifférent. Il mâchonnait et gloussait sous cape, comme amusé par ce qu’il avait vu. Les ongles de Célie s’enfoncèrent dans le bras de Philip. Elle n’était point aussi rassurée et son regard trahissait son effroi. Elle sortit soudain et passa dans sa chambre. Une minute, à peu près, s’écoula. Bram continuait à mâchonner, sans faire, en apparence, attention à Philip.

Célie, ayant reparu, alla droit vers l’homme-loup. Elle tenait dans sa main une mince tresse soyeuse et dorée, et l’agitait en l’air, devant Bram.

Bram cessa de mâchonner. Sa lourde face s’illumina et entra en extase. En même temps, il avança vers la tresse brillante une main énorme et difforme. Ces cheveux étaient pour lui un fétiche redoutable et redouté.

La jeune femme s’était remise à sourire.

Le géant, satisfait, s’était remis doucement à mâchonner. Il s’assit par terre, contre le mur, les jambes croisées, et, divisant la tresse en trois