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respiration, il ramena ses yeux vers la carte et vers le petit doigt.

De Copenhague, le petit doigt alla à Moscou, qui devait être Muskvas. Puis, de là, il voyagea lentement jusqu’à Saint-Pétersbourg et courut ensuite à travers la Russie et la Sibérie jusqu’à la mer de Behring.

« Skunnert… » lit-elle doucement.

Et le doigt rencontra sur la carte la tache verte qui était l’Alaska.

Là, le doigt hésita. Il était évident que Célie se demandait ensuite par où elle avait pu passer. La carte ne pouvait plus maintenant lui être d’aucun secours. Après quelque agitation, elle tira Philip vers la fenêtre et lui montra les loups. Alaska ; puis les loups, c’est-à-dire les chiens, et le traîneau.

Philip acquiesça de la tête. Il était au comble de la joie. Elle s’appelait Célie Armin, de Copenhague, Danemark, et était venue en Alaska. Ensuite elle avait voyagé dans un traîneau attelé de chiens.

Et elle tentait maintenant de lui dire pourquoi elle était venue, quels événements l’avaient livrée à Bram Johnson. Le dos tourné à la fenêtre, elle parlait et faisait des gestes, et sanglotait presque, sous le coup de l’émotion qui avait à nouveau bouleversé son visage. Elle contait, à n’en point douter, l’horrible tragédie devinée par