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que le poignet de Philip. Jamais il n’aurait cru que des cheveux de femme pouvaient luire de feux aussi chauds, offrir des tons à ce point dorés et veloutés.

Puis il eut une inspiration subite et, se frappant la poitrine :

« Je suis Philip Brant, dit-il — Philip Brant — Philip Brant — Philip Brant. »

Il répéta le nom plusieurs fois de suite, et le répéta encore, en se désignant lui-même, à chaque reprise, avec le doigt.

Une clarté s’épandit sur le visage de la jeune femme. Ils avaient, du coup, brisé la barrière qui les séparait.

Elle redit le nom, après lui, lentement, nettement. Elle sourit ensuite et, ses deux mains sur la poitrine :

« Célie Armin ! » dit-elle.

Philip en pensa lâcher les pommes de terre qui crépitaient dans la graisse, et sauter par-dessus le poêle vers « Célie Armin ». Il ne quitta point, pourtant, sa gamelle et, tout en remuant les pommes de terre, il répéta à son tour, à plusieurs reprises :

« Célie Armin ! »

Et, chaque fois qu’il prononçait ce mot, la jeune femme acquiesçait de la tête.

C’était un nom français, et il tenta d’emprunter au répertoire de Pierre Bréault quelques