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RAYONS .


121. Nature des rayons Déviation magnétique et électrique. — Les rayons constituent la partie la plus importante du rayonnement des corps radioactifs, en ce qui concerne le pouvoir ionisant et l’énergie du rayonnement. La nature de ces rayons a été reconnue plus tard que celle des rayons  étant beaucoup moins sensibles que ces derniers à l’action d’un champ magnétique, ils ont été considérés d’abord comme non déviables.

La production de rayons n’est pas liée à celle de rayons et C’est ainsi que le polonium émet seulement des rayons genre et des électrons lents, mais n’émet pas de rayons de vitesse comparable ou supérieure à celle des rayons cathodiques. Quand une substance radioactive émet à la fois des rayons et des rayons il arrive que les deux groupes de rayons peuvent être temporairement séparés d’une manière totale ou partielle. Les groupes et de rayons de l’uranium peuvent éprouver une séparation complète temporaire, l’un d’eux étant attaché à l’uranium (groupe ), et l’autre appartenant à l’uranium X. Dans le rayonnement du radium, le groupe de rayons qui appartient au radium lui-même peut être temporairement séparé du rayonnement total qui comprend d’autres groupes de rayons en même temps que des rayons et

Les premières connaissances acquises sur les rayons étaient basées surtout sur l’étude de leur pouvoir pénétrant ; les rayons à ce point de vue ne se comportent pas comme les rayons Une étude que j’ai faite à ce sujet en 1900 m’a amenée à assimiler les rayons à des projectiles doués d’une grande vitesse, qui éprouvent une perte de force vive en traversant des obstacles[1]. Plusieurs savants ont émis l’opinion que les rayons pouvaient être des particules chargées positivement et animées d’un mouvement rapide[2],[3]. Cette manière de voir a été définitivement établie par les expériences de M. Rutherford[4] qui

  1. Mme Curie, Comptes rendus, 1900.
  2. Strutt, Phil. Trans., 1901.
  3. Crookes, Chem. New., 1902.
  4. Rutherford, Phys. Zeit., 1902.