Page:Curie - Recherches sur les substances radioactives, 1904.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
M. CURIE.

1mm,5 d’épaisseur, le rapport du rayonnement transmis au rayonnement reçu était donné pour les lames successives par les nombres suivants :

0,09 0,78 0,84 0,82

De ces expériences il résulte que, quand l’épaisseur de plomb traversée croit de 0mm,1 à 6mm, le pouvoir pénétrant, du rayonnement va en augmentant.

J’ai constaté que, dans les conditions expérimentales indiquées, un écran de plomb de 1cm,8 d’épaisseur transmet 2 pour 100 du rayonnement qu’il reçoit ; un écran de plomb de 5cm,3 d’épaisseur transmet encore 0,4 pour 100 du rayonnement qu’il reçoit. J’ai constaté également que le rayonnement transmis par une épaisseur de plomb égale à 1mm,5 comprend une forte proportion de rayons déviables (genre cathodique). Ces derniers sont donc capables de traverser non seulement de grandes distances dans l’air, mais aussi des épaisseurs notables de substances solides très absorbantes telles que le plomb.

Quand on étudie avec l’appareil de la figure 2 l’absorption exercée par une lame d’aluminium de 0mm,01 d’épaisseur sur l’ensemble du rayonnement du radium, la lame étant toujours placée à la même distance de la substance radiante, et le condensateur étant placé à une distance variable AD, les résultats obtenus sont la superposition de ce qui est dû aux trois groupes du rayonnement. Si l’on observe à grande distance, les rayons pénétrants dominent et l’absorption est faible ; si l’on observe à petite distance, les rayons α dominent et l’absorption est d’autant plus faible qu’on se rapproche plus de la substance ; pour une distance intermédiaire, l’absorption passe par un maximum et la pénétration par un minimum.

Distance AD 07,1 06,5 06,0 05,1 03,4
Pour 100 de rayons transmis par l’aluminium 91,0 82,0 58,0 41,0 48,0