Page:Curie - Recherches sur les substances radioactives, 1904.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

que la vitesse des rayons α est de l’ordre de grandeur 2,5 × 109 et que le rapport pour ces rayons est de l’ordre de grandeur 6 × 103, soit 104 fois plus grand que pour les rayons déviables β. On verra plus loin que ces conclusions de M. Rutherford sont en accord avec les propriétés antérieurement connues du rayonnement α, et qu’elles rendent compte, au moins en partie, de la loi d’absorption de ce rayonnement.

Les expériences de M. Rutherford ont été confirmées par M. Becquerel. M. Becquerel a montré, de plus, que les rayons du polonium se comportent dans un champ magnétique comme les rayons α du radium et qu’ils semblent prendre, à champ égal, la même courbure que ces derniers. Il résulte aussi des expériences de M. Becquerel que les rayons α ne semblent pas former de spectre magnétique, mais se comportent plutôt comme un rayonnement homogène, tous les rayons étant également déviés[1].

M. Des Coudres a fait une mesure de la déviation électrique et de la déviation magnétique des rayons α du radium dans le vide. Il a trouvé pour la vitesse de ces rayons v = 1,65 × 109 et pour le rapport de la charge à la masse = 6400 unités électromagnétiques[2]. La vitesse des rayons α est donc environ 20 fois plus faible que celle de la lumière. Le rapport est du même ordre de grandeur que celui que l’on trouve pour l’hydrogène dans l’électrolyse : = 9650. Si donc on admet que la charge de chaque projectile est la même que celle d’un atome d’hydrogène dans l’électrolyse, on en conclut que

  1. Becquerel, Comptes rendus des 26 janvier et 16 février 1903.
  2. Des Coudres, Physik. Zeitschrift., 1er juin 1903.